La douleur et la souffrance : Comprendre pour mieux agir

Chaque personne fait l’expérience de la douleur. Elle fait partie de la vie, mais lorsqu’elle devient chronique ou aiguë, il est essentiel de ne pas l’ignorer et de consulter un médecin pour un traitement adapté.

La douleur, qu’elle soit physique ou émotionnelle, peut occuper toute la place dans notre esprit, rendant difficile toute autre pensée ou action. Vous découvrirez dans cet article des informations sur la douleur, certains secrets de la sophrologie , ainsi que des exercices pratiques pour retrouver votre bien-être au quotidien.

Nous savons à quel point la douleur et la souffrance peuvent être difficiles à vivre. Chaque personne a son histoire, sa sensibilité et sa manière de ressentir. Si vous traversez un moment douloureux, ne perdez pas espoir et faites-vous accompagner. Le meilleur est à venir. Il est possible de trouver des solutions, de l’apaisement et des voies vers un mieux-être.

La sophrologie et le langage du corps

En sophrologie, le langage du corps est fondamental, car il permet de transmettre des messages. Si les analgésiques apportent un soulagement temporaire, ils ne résolvent pas la cause de la douleur. C’est pourquoi il est essentiel de comprendre la douleur avant de chercher à l’éliminer.

Il est rappelé que la sophrologie ne se substitue pas à un traitement médical. En cas de maladie, il est fortement conseillé de s’adresser à son médecin traitant.

Quelle différence y a-t-il entre douleur et souffrance ?

- La douleur est une sensation physique généralement localisée, liée à une atteinte des récepteurs nerveux (nocicepteurs). Elle constitue un symptôme, un signal d’alarme envoyé par le corps pour indiquer un problème.

- La souffrance, quant à elle, est une expérience globale, souvent plus complexe. Elle intègre des dimensions émotionnelles, psychologiques et sociales, et reflète l’impact de la douleur sur l’être dans sa globalité.

Comprendre la douleur

La perception de la douleur varie d’une personne à une autre. Elle dépend de multiples facteurs :

- L’éducation : Ce que nous avons appris sur la douleur.

- La culture : Certains environnements valorisent l’endurance, tandis que d’autres encouragent l’expression de la douleur.

- L’âge : Les jeunes enfants et les personnes âgées peuvent réagir différemment.

- Le sexe : Les études suggèrent que les femmes présentent une plus grande résistance à certaines douleurs.

- L’émotivité et l’environnement : Le contexte et les émotions associées influencent l’intensité ressentie.

Les différents types de douleur

La douleur peut être classée selon son origine :

- Douleurs nociceptives : Liées à une agression ou une atteinte des récepteurs nerveux (exemple : brûlures, fractures).

- Douleurs neurogènes : Résultant de l’atteinte des fibres nerveuses elles-mêmes (exemple : zona, douleurs post-amputation).

- Douleurs somatiques et psychologiques : Survenant lors de surmenage, de pression ou d’anxiété (exemple : douleurs musculaires dues à de longues contractions liées au stress).

Chaque type de douleur nécessite une approche particulière, et certains médicaments agissent à différents niveaux du système nerveux.

L’approche sophrologique face à la douleur

La sophrologie est une méthode psycho-corporelle qui peut compléter efficacement les traitements médicaux. Elle agit sur plusieurs plans :

1. Prise de conscience

Lors des premières séances, le sophrologue aide le patient à prendre conscience de son corps et à relâcher les tensions grâce à des techniques de respiration et de relaxation dynamique. La douleur est un symptôme qui signifie qu’il y a quelque chose à comprendre.

2. Gestion de la douleur

La sophrologie peut aider à contrôler la douleur en visant deux actions :

- Une intervention par suggestion mentale pour agir sur le cortex cérébral responsable de la perception de la douleur.

- Une intervention par la relaxation pour réduire les tensions musculaires responsables des douleurs.

Par exemple, une technique adaptée est la Sophro-Substitution-Sensorielle, qui consiste à remplacer une sensation désagréable par une sensation agréable. Une autre approche est la sophro-correction, qui aide progressivement à transformer un vécu désagréable en expérience positive.

3. Apprendre à soulager sa douleur

Des études ont démontré que lorsqu’un soldat blessé concentre son attention sur autre chose, la douleur peut s’atténuer, voire disparaître. De même, la méthode du Dr Lamaze utilise des techniques de concentration sur la respiration pour préparer les femmes à l’accouchement. En sophrologie, cette approche est appliquée en déviant l’attention. du sujet.

Par exemple, si vous êtes chez infirmière, celle-ci s'apprête à vous faire une piqûre qui provoquera des douleurs. Concentrez-vous sur un souvenir agréable. Pendant que votre esprit est occupé, l’acte médical est réalisé avec moins de ressenti douloureux. Vous pouvez procéder de la sorte chez le dentiste etc...

Ainsi, Une distraction guidée par l’imagination peut inhiber les centres de la douleur dans le cerveau.

Enfin, comme l’a dit Raymond Abrezol médecin-sophrologue : « Les malades concentrés sur leur douleur en augmentent l’acuité et ne sont plus capables de penser à autre chose. »

4. Accompagnement personnalisé

Chaque douleur est unique. Une anamnèse approfondie permet de comprendre son histoire, ses manifestations et ses effets. La sophrologie aide à sortir du cercle vicieux douleur-émotion-tension. Accueillir la douleur plutôt que la fuir ou la nier est essentiel. La souffrance est un message de notre être intérieur qui signale un déséquilibre. L’écoute des émotions et l’expression authentique de ses ressentis et un travail d’introspection sont cruciaux pour entamer un processus de guérison. Accueillir ses émotions permet de mieux les comprendre et de transformer la souffrance en une opportunité d’évolution personnelle.

Résultats attendus

Avec de l’entraînement, les participants à la sophrologie rapportent souvent une diminution des symptômes, une amélioration de leur qualité de vie, et un regain d’autonomie. La sophrologie, en apprenant à accepter sans se résigner, offre un équilibre entre le corps et l’esprit. Ce cheminement demande de la persévérance, mais il permet de se reconnecter à son pouvoir intérieur.

En s’engageant activement, il devient possible de sortir du rôle de victime et d'adopter une approche responsable face à la douleur. Cela nécessite de l’acceptation, du pardon et de l’amour envers soi-même pour une guérison profonde et durable.

Exercice simple à essayer

Avant de vous endormir, concentrez-vous sur une zone de tension ou de douleur. Visualisez-la recouverte d’un morceau de tissu doux et apaisant, transmettant une sensation de bien-être. Imaginez que ce tissu diffuse progressivement une chaleur ou une fraîcheur agréable à votre convenance et, selon vos préférences. Vous pouvez même imaginer une fumée ou une boule d'énergie à la place du morceau de tissu, faite preuve d'imagination.

Puis prenez votre temps pour bien ressentir les sensations de l’apaisement qui s’installe. Pratiquez cet exercice pendant quelques minutes en vous aidant de la respiration lente et abdominale. Ressentez les effets. Pour un impact durable, la régularité de la pratique est essentielle.

Les exercices de visualisation sont particulièrement efficaces si vous avez l'habitude de pratiquer ou si vous disposez d'une bonne capacité d'imagination. Si ce n'est pas encore votre cas, ne vous inquiétez pas : la visualisation s'apprend avec le temps et la régularité. Pour cet exercice, avant de vous coucher, essayez simplement de vous détendre sur l'image d'un morceau de tissu doux et apaisant qui enveloppe une zone de tension ou de douleur. Plus vous pratiquez, plus cet exercice deviendra facile à réaliser.

En conclusion

La sophrologie est une science inspirante, cependant comme chaque chose, elle requiert une certaine discipline. Avec une pratique régulière, la sophrologie devient un véritable allié. En complément des traitements médicaux, elle vous accompagne pour mieux gérer la douleur, retrouver un bien-être durable et renforcer votre confiance en vous.

Citation de Colette Portelance, Thérapeute en relation d'aide et pédagogue :
« Croire que tout ce qui nous arrive dépend des autres est aussi nuisible à la santé physique et psychologique que de croire que tout dépend de nos ressources.(..) cette vision peut nous rendre insensibles à la douleur des autres ; s'ils souffrent, c'est leur responsabilité. Il n'en tient qu'à eux de s'en sortir » Cette perspective souligne l’importance de l’équilibre entre responsabilité personnelle et compassion envers soi-même et les autres.